7/11/13

I got a job in New York!!!

youhou
Vendredi dernier, entre deux entretiens, un recruteur parmi d’autres, Steven, m’a envoyé un mail après avoir vu mon CV sur LinkedIn. Quelques échanges téléphoniques plus tard, il me parle d’une opportunité intéressante et me propose un entretien avec son client le lundi.

L’entretien

Le lundi, j’ai rendez-vous avec Steven avant l’entretien. Il me donne quelques conseils vite fait, me dit de demander Padma et me donne son numéro de téléphone juste au cas où.

J’arrive à l’accueil de l’entreprise où j’ai rendez-vous et ça commence bien : Padma n’est pas dans leur système. J’ai pas tout compris ce que me raconte le monsieur mais ils finissent par trouver quelqu’un (je sais pas qui) qui vient me chercher et m’emmène dans un bureau. Il me dit d’attendre là, que quelqu’un viendra.

Je me retrouve alors seule dans un bureau et j’attends. 5 minutes, 10 minutes, 15 minutes… M’ont-ils oubliée ? Est-ce que c’est bien la bonne personne que l’accueil a appelée ? En plus du stress de l’entretien, je commence à m’ennuyer sérieusement, et puis surtout je m’inquiète !

Finalement, je me décide à appeler Padma pour lui dire que je l’attends. Un homme décroche, je lui dis que j’ai un rendez-vous avec Padma. Il me répond un truc que je ne pige pas juste au moment où une jeune femme entre dans le bureau. Je dis alors à mon interlocuteur que finalement tout va bien, elle est arrivée, au revoir, et je raccroche rapidement.

L’entretien commence. Mon interlocutrice présente vite fait le poste, je me présente et puis elle me pose des questions, plein de questions. J’aurais envie de dire qu’elle m’a tout demandé. Elle a balayé les compétences mentionnées sur mon CV et m’a posé des questions sur absolument tout, que ce soient d’un point de vue technique, fonctionnel, méthodologique… tout y est passé mais je m’en suis bien sortie.

Au bout de 40 minutes, alors que je pensais en avoir terminé, elle me demande d’attendre pour l’entretien suivant. Deux minutes plus tard, c’est un homme qui entre dans la pièce et me dit « Hi! I’m Padma! » (oups, c’est celui à qui j’ai à moitié raccroché au nez en disant de Padma qu’ELLE venait d’arriver… 😳 ). D’emblée je ne suis franchement pas à l’aise, et puis il a un bon accent indien et je dois me concentrer encore plus pour le comprendre. Il me pose à nouveau plein de questions, plus axées sur des cas pratiques. En voici une :
– Vous travaillez avec un fournisseur et vous avez besoin de recevoir rapidement quelque chose, mais il ne vous le donne pas. Que faites-vous ?
– euh… bah je lui téléphone pour lui demander de me le donner ?
– il vous répond qu’il n’a pas le temps et qu’il fera ça la semaine prochaine
– euh… je le rappelle la semaine d’après ?
– Là, il est malade
– euh.. il est chiant ce fournisseur j’essaye de voir si quelqu’un d’autre peut me donner ce que je veux à sa place ?
– On vous dit que personne d’autre ne peut. Vous faites quoi là ?
– euh… bah euh…j’en parle à mon chef et/ou mes collègues pour trouver une solution ensemble ?
– Ok
(ouf! J’étais à court d’idées)

30 minutes plus tard, Padma conclut l’entretien en me disant « Je préfère vous prévenir : préparez-vous à de grosses différences culturelles ici par rapport à la France. Vous n’avez certainement jamais vu ça pendant vos 10 années d’expérience, mais les gens ici sont quand même plus dynamiques/vifs que les français. Ça va être vraiment dur pour vous pendant au moins deux mois ! »
– euh, ok, merci du conseil !

Là, quand je pense que c’est fini, Padma s’en va et me dit d’attendre la troisième personne pour la suite (hé ! Je vais en voir encore combien, là ?)

La troisième arrive donc et reste quand même 45 minutes. Encore des questions diverses et variées, et puis elle m’explique un peu plus en détails le genre de projets sur lesquels je pourrais être amenée à travailler. Et puis, enfin, ça se termine. Je suis lessivée (avec deux heures d’entretien ; qu’est-ce que ça va donner quand je vais bosser des journées entières…) !

Le résultat

Le lendemain, mardi, vers 18h30, Steven m’appelle. À ce moment, Buzz est sous la douche en train de hurler tout ce qu’il peut parce qu’il n’a pas envie de se laver maintenant, et j’étais en train de donner à manger à Woody (qui est parfaitement capable de manger tout seul, mais c’est tellement mieux quand c’est Maman…). Forcément, je décroche, c’est important :
Steven : bonsoir Caroline, je ne te dérange pas ?
Buzz : naaaaaaaaan, j’veux pas m’laver
Woody : Mamaaaaaaan, veux que tu me donnes à manger !
Moi : Non, pas du tout
Steven : le client que tu as rencontré hier aimerait que tu viennes travailler pour eux.
Buzz : naaaaaaaaan, rrrrrrrr, lâche-moi, Papa ! Naaaaaaaaaaaaaaaaaan !
Woody : Mamaaaaaaan ! Mamaaaaaaan ! Mamaaaaaaan !
Moi, me bouchant l’oreille droite et la gauche collée sur le téléphone : Ah, c’est génial !
Woody : Tu viens, Mamannnnnnnnnnnnnnn ? M’aiiiiider !!!
Buzz : maaaaaaaais j’veuuuuux paaaaaaaaaaaaaaaas, t’es pas gentiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiil
Steven, qui parle en même temps que Buzz et Woody : ಉಊಋ ಌಎಏಐಒಓ ಔಖಜಝಞಟ ಡಢಣಬಮಯ ೠೡ അആ ൽൺൿ (ouais, là avec les 3 en même temps, je ne comprends plus un mot de ce que me raconte Steven)
Moi : attends, Steven, j’ai pas compris un mot de ce que tu me racontes parce que mes gosses chouinent en même temps, je peux avoir la soirée pour réfléchir ? Je te rappelle demain !

Euphorie, frustration et doutes

Je suis toute excitée !! J’ai réussi à dégoter un job aux US, non mais j’en reviens pas, waouh !

À la base, je pensais me laisser une journée de réflexion, parce que j’attendais les réponses de deux autres entretiens que j’avais passés juste avant, mais finalement au bout de 30 minutes ma décision est prise : bien sûr que j’accepte (surtout que c’est à moins de 20 minutes de la maison) !

Je n’ai qu’une envie, c’est de téléphoner en France. Qu’est-ce que je suis frustrée de savoir qu’il est 1h du mat là-bas… Grrr… ce décalage horaire…

Passée l’excitation initiale, viennent les doutes. Et si je n’y arrive pas ? Si je ne pige rien pendant les réunions, comment je vais faire les compte-rendus ? Si je ne comprends pas mes interlocuteurs au téléphone, comment je vais m’en sortir ? Si je ne comprends pas mes collègues, comment est-ce que je vais être sûre qu’ils ne vont pas essayer de m’embrouiller ? Et si je me faisais virer au bout de 2 semaines parce que je suis à la ramasse ? Est-ce que je ne devrais pas plutôt attendre un mois avant d’annoncer la nouvelle au cas où ? Non, c’est pas possible, je suis déjà frustrée à l’idée de ne pas pouvoir crier ça sur les toits là, tout de suite, je ne vais quand même pas attendre !

Le lendemain, mercredi (hier), à peine rentrée à la maison après avoir déposé les enfants à l’école, j’ai téléphoné à Steven (au calme) pour lui dire que j’acceptais le poste. Maintenant, je le revois lundi prochain pour faire la paperasse et définir la date de début (qui ne va pas tomber loin de mon anniversaire). Je vous raconterai ça bientôt ! 🙂

29/10/13

D’un entretien à l’autre…

Person Holding Hire Me Sign in Crowd
Toujours en plein dans ma recherche d’emploi, en ce moment, je passe beaucoup d’entretiens. Ce n’est pas toujours facile avec la barrière de la langue, mais je sens que je fais de nets progrès !

Bon, évidemment, ça dépend des fois ; par exemple il y a 10 jours j’en étais au troisième entretien pour un contrat de 18 mois dans une grande banque américaine et mon interlocuteur mâchait tellement ses mots que je ne pigeais rien… Autant que j’ose parfois demander aux gens de parler moins vite, autant là j’ai pas osé lui demander d’articuler. Ce qui n’aidait pas, c’est qu’il me posait des questions bien techniques sur les processus de calculs de certains risques financiers, étapes par étapes. Il y a 5 ans, j’aurais certainement répondu du tac au tac, mais là je n’étais pas à l’aise… Le fait que je ne comprenais pas ses questions n’aidait clairement pas non plus, et me déstabilisait trop pour que j’arrive à réfléchir à mes réponses. Bref, j’ai passé mon temps à dire « I don’t understand » et « I don’t know » pendant une demi-heure qui m’a paru être une éternité ! (Je ne comprends même pas pourquoi il a tenu à insister si longtemps sur le même sujet ; il aurait pu abréger mes souffrances en laissant tomber, non ?)

Bref, à part cet épisode qui m’a complètement déprimé pendant une semaine (en fait, jusqu’à ce que je passe un autre entretien ailleurs qui s’est super bien passé), je me sens progresser en anglais.

Quand je ne comprends pas, j’essaye de faire illusion. Parfois ça marche…
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…parfois non…
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Là où je vois une nette différence avec le début de mes recherches, c’est que maintenant je n’ai plus peur de décrocher le téléphone quand il sonne. Par ailleurs, le tout premier contact avec un recruteur est maintenant facile car ce sont toujours les mêmes questions qui reviennent (et quand on s’attend à entendre quelque chose de précis, on comprend beaucoup plus facilement !)

Avant c’était :
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Maintenant, ça va nettement mieux :
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Passée l’étape de ce premier contact pour lequel je me débrouille plutôt bien maintenant, arrive la partie la plus difficile qui consiste à convaincre le client ou le futur employeur potentiel que je suis la personne qui leur faut, et c’est là que je coince pour l’instant. Je m’en sors bien pour la partie présentation et pour répondre aux questions que j’ai préparées. Par contre, il y a parfois des questions bien techniques pour lesquelles j’aimerais simplement répondre par un schéma ou une formule, mais lorsque l’entretien est par téléphone (ce qui est souvent le cas), je m’emmêle les pinceaux pour expliquer ma réponse et je pense que je passe pour une grosse débile… Il va falloir que je m’entraîne encore pour surmonter ça (et prier pour que mon prochain entretien soit en face à face) !